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Entretien avec Paul Alan Cox

A green shift ?

 

Paul Alan Cox, Ethnobotaniste (USA), Fondateur de Seacology, Lauréat du Prix du Prince pour la Philanthropie innovante en 2015 

 

Bonjour, je suis le Dr Paul Alan Cox, éthnobotaniste vivant à Jackson Hole.  

Après une réunion avec le Prince Albert à Monaco en janvier dernier, j'ai pu passer l'après-midi au jardin botanique de Monaco. En y photographiant les incroyables cactus et plantes grasses du monde entier, j'ai réalisé une fois de plus à quel point nous, les humains, pouvons être les gardiens de la remarquable biodiversité de notre planète. 

Récemment, nous avons inauguré, avec ma femme Barbara, le 300e projet scolaire ou communautaire créé par notre association caritative Seacology sur une île isolée des Fidji. Là-bas, une petite fille aux pieds nus s'est approchée de Barbara pour lui demander si elle pouvait se faire photographier à ses côtés. Nous avons découvert que cette petite fille marchait 14 kilomètres par jour pour se rendre à cette nouvelle école, afin de s'instruire.  

En contrepartie de la création de cette école dans un village aussi isolé, les villageois se sont engagés à protéger leur forêt côtière, y compris leurs mangroves. Seacology s'est déjà associé à des villages indigènes de 62 nations différentes dans le monde entier pour protéger plus de 1,5 million d'hectares de forêts et de récifs coralliens.  

Je pense que trois mots pourraient peut-être résumer notre réponse à la situation actuelle : vulnérabilité, humilité et résilience.  

Nous savons maintenant, en tant qu'êtres humains, que nous sommes vulnérables face à la Nature. Tout comme des espèces entières d'amphibiens, de chauves-souris et de mammifères marins ont été menacées par des extinctions massives, nous avons découvert que nous, humains, sommes également vulnérables, en tant qu'espèce, à une mortalité massive et rapide.  

La prise de conscience que nous faisons biologiquement partie de la nature devrait accroître notre humilité, d'autant plus qu'il semble que cette pandémie soit principalement due à l'interférence de l'homme avec les populations naturelles d'animaux sauvages. Mais le fait que les espèces végétales et animales puissent se rétablir et rebondir face à ces menaces, suggère que nous pouvons nous aussi devenir résilients. J'espère que nous pourrons vivre à l'avenir en meilleure harmonie avec le monde naturel qui nous entoure.