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Monk Seal Alliance

Renforcer la concertation pour protéger le phoque moine de Méditerranée

La Fondation Prince Albert II de Monaco est engagée de longue date dans la conservation du phoque moine, soutenant des projets en Méditerranée depuis 2011. Reconnaissant le manque de collaboration entre les acteurs sur le sujet, la Fondation a organisé à partir de 2017 plusieurs réunions d’experts afin de définir des actions prioritaires communes pour protéger cette espèce emblématique.

En 2019, la Fondation a été le moteur de la création de la Monk Seal Alliance (MSA), réunissant cinq organisations donatrices (Fondation Prince Albert II de Monaco, Fondation MAVA, Fondation Segré, Fondation Sancta Devota, Fondation Thalassa) ayant une grande expérience du financement de projets de conservation liés aux phoques moines, dans le but de démultiplier les actions existantes et d’intensifier les efforts concrets de protection de l’espèce.

La MSA encourage une action concertée pour protéger le phoque moine de la Méditerranée et son habitat en soutenant des projets de conservation dans toute son aire de répartition. Elle vise à accroître la collaboration tant entre les bailleurs de fonds qu’entre les acteurs de terrain, au niveau local, national et régional.

Le phoque moine de Méditerranée était autrefois abondant dans toute la mer Méditerranée et dans certaines parties de l’Atlantique adjacent. Des décennies de chasse et d’abattage délibéré par les pêcheurs, de prise accidentelle dans les filets de pêche, de maladies et de destruction de l’habitat poussant les animaux à quitter les plages ouvertes pour se réfugier dans des grottes, ont depuis fait payer un lourd tribut aux populations. Il y a vingt ans, la situation était extrêmement sombre, avec une population réduite à 400-500 individus, et l’espèce était classée «en danger critique d’extinction» sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).

Des mesures régionales et nationales fortes visant à sauver l’espèce en créant des zones marines protégées, en travaillant avec les communautés de pêcheurs et en sensibilisant les différentes parties prenantes ont permis de réduire la pression et l’espèce est désormais classée dans la catégorie «en danger» par l’UICN. S’il est trop tôt pour parler de «success story», les efforts considérables déployés pour protéger l’espèce et ses habitats ont porté leurs fruits et la population actuelle est estimée à environ 800 individus dans quelques sites clés en Méditerranée (principalement autour de la Grèce, de la Turquie et de Chypre), ainsi qu’à Madère et au Cap Blanc dans l’Atlantique. Une action de conservation continue et renforcée est cruciale pour maintenir cette trajectoire positive et s’assurer que l’espèce puisse à nouveau prospérer.