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La Fondation Prince Albert II de Monaco dévoile les lauréats de son Prix de Photographie Environnementale 2023

Monaco

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Communiqué de presse




















Jasper Doest
Fight to the Death
, 2021
Parc national de la Lopé, Gabon

Prix du Photographe Environnemental de l’année 2023, lauréat de la catégorie « Humanité versus Nature » et Prix du Public 2023

© Jasper Doest










Monaco, le 1er juin 2023
 – Alors que s’ouvre aujourd’hui sur la Promenade du Larvotto l’exposition photo issue de la troisième édition de son Prix de Photographie Environnementale, la Fondation Prince Albert II de Monaco a annoncé les lauréats 2023. Lors du vernissage, Olivier Wenden, Vice-Président et CEO de la Fondation Prince Albert II de Monaco a officiellement dévoilé la photographie du grand gagnant, aux côtés des membres du Jury Sergio Pitamitz, Esther Horvath, Britta Jaschinski et Alexa Keefe

Le Prix du Photographe Environnemental de l’année 2023 a ainsi été décerné au jeune photographe néerlandaisJasper Doestpour sa photographie Fight to the Death. Lauréat de sa catégorie (« Humanité versus Nature »), désigné grand gagnant du Prix par ses pairs et couronné par le vote du Public, il remporte une dotation totale de 6 500 € ainsi que le privilège de partir en Équateur afin de visiter labase de recherche de l’Université Internationale SEK dans la forêt amazonienne.

Diplômé en écologie et collaborateur du magazine National Geographic, Jasper Doest explore dans son travail photographique la relation entre l’homme et la nature et propose de véritables « histoires visuelles ». Convaincu que la photographie peut amorcer un changement, Jasper Doest, qui a déjà reçu de nombreuses récompenses prestigieuses, est membre de la Ligue internationale des photographes de conservation (iLCP) et ambassadeur du Fonds mondial pour la nature (WWF).

Au sujet du Prix de Photographie Environnementale de la Fondation Prince Albert II de Monaco, Jasper déclare « qu’il s’agit d’un puissant catalyseur de changement positif », ajoutant : « je suis profondément reconnaissant d'avoir eu l'occasion d'y participer. Le fait d'avoir remporté à la fois le grand prix et le prix du public pour cette photographie me conforte dans l'idée que nous pouvons faire la différence et que nous la ferons si nous travaillons ensemble. Je suis très honoré de recevoir ce prix et je suis enthousiasmé par l'idée d'un engagement collectif en faveur d'une coexistence plus harmonieuse ».

À propos de la photographie Fight to the Death
Témoignage tragique des conséquences des conflits entre l’homme et l’animal, l’image illustre un éléphant enragé se battant pour sa survie après avoir été heurté par un train transportant du manganèse dans le parc national de la Lopé au Gabon, entre Moanda et Libreville. La hanche de l’animal a été brisée de façon irrémédiable. L’éléphant n’a pu être sauvé et, après sa mort, le directeur du parc a pris les mesures nécessaires pour que sa viande soit distribuée à la communauté locale. Malgré le danger que représentent les accidents de train réguliers dans le parc national de la Lopé et les efforts du directeur pour identifier les zones de conflit potentiel, la compagnie ferroviaire a refusé de prendre des mesures et continue d’ignorer le risque que représente la circulation des trains à pleine vitesse dans le parc. Cette situation est principalement due à la pression économique exercée par le transport du deuxième produit d’exportation du Gabon, le manganèse, qui représente 11 % des exportations du pays.

La photographie lauréate incarne pour son auteur un véritable combat : « Quand je me souviens de cette scène macabre le long de la voie ferrée, je suis hanté non seulement par la tragédie qui s'est produite, car l'éléphant a dû être tué après l'accident, mais surtout par l'histoire de cupidité humaine qui la sous-tend – la voie ferrée qui traverse le parc national sert principalement à transporter un minerai de grande valeur. Bien qu'il soit tentant de condamner les acteurs impliqués dans ce drame, je crois que cette photographie a aussi le pouvoir d'inspirer le changement. En recevant ce prix, j'aimerais inviter toutes les parties concernées à se réunir et à discuter sérieusement sur la manière dont nous pouvons collectivement mettre un terme à l'abattage continu de ces animaux gravement menacés le long de cette voie ferrée. J'invite les entreprises à prendre leurs responsabilités en collaborant avec le monde de la protection de la nature pour sauvegarder les ressources naturelles de notre planète. À défaut, d'autres animaux seront victimes du même sort que l'éléphant que j’ai pris en photo. »

Sergio Pitamitz explique le choix de cette image : « Cette photo, prise sur le vif, montre un éléphant de forêt d'Afrique – classé en danger critique d'extinction par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) – dans une situation d’extrême détresse. Ce seul éléphant, par la maîtrise de la photographie, représente toute son espèce en proie à un avenir incertain. Jasper Doest a su réagir en une fraction de seconde à cet événement soudain, documentant son histoire et donnant ainsi une voix aux éléphants de forêt d'Afrique. »

Et d’ajouter au sujet du difficile travail de sélection : « Choisir une seule photo parmi les 10 000 envoyées cette année fut un travail difficile pour les membres du jury* qui ont analysé en détail le mode de travail des photographes à travers leurs images et vérifié précautionneusement le respect de l’éthique en matière de photographie animalière et de conservation. »

Le concours a, en effet, recueilli cette année près de 10 000 images, soumises par plus de 2 300 photographes du monde entier, professionnels et amateurs.

En complément des 5 catégories et du Prix du Public, a été créé cette année le Prix des Lycéens, initié auprès des étudiants de la Principauté, en collaboration avec la Direction de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports. Ce Prix des Lycéens s’inscrit dans la démarche de sensibilisation de la Fondation visant à nourrir la réflexion des jeunes générations concernant les enjeux environnementaux.


Ont été également récompensés :

Catégorie « Acteurs du changement, porteurs d’espoir »
Marcus Westberg

Airborne
, 2022
Malawi
La photographie illustre un transfert d’éléphants du parc national de Liwonde au parc national de Kasungu, au Malawi, sous la surveillance de spécialistes de la conservation. La méthode utilisée, qui peut paraître choquante, est pourtant courante pour déplacer les éléphants. Ceux-ci sont d’abord endormis puis placés dans des camions à l’aide de grues pour être ensuite réveillés pendant le trajet. L’ensemble des opérations se déroule avec le plus grand soin et respect pour les animaux et permet de réguler les populations d’une zone à l’autre.

Catégorie « Mondes marins »
Simon Biddie

My Kingdom
, 2022
Los Islotes, parc national d’Espiritu Santo, Mexique
Les otaries de Californie bénéficient d’un statut protégé au parc national d’Espiritu Santo au Mexique. La région est une zone interdite à la pêche, ce qui leur assure un environnement suffisamment riche en nourriture, et la limitation de l’activité humaine profite à la stabilité de leur population. Une seule menace demeure néanmoins, celle du changement climatique.

Catégorie « Au cœur de la forêt »
Kallol Mukherjee

Falling Leaves are Blue
, 2018
Himalaya, Inde
 

Le photographe a capturé une tempête de neige dans l’Himalaya à 4 267 m d’altitude au moment où une nuée d’oiseaux Grandala envahit le paysage, offrant ainsi une superbe vision de leur vol synchronisé ou « murmurations ».

Catégorie « Merveilles polaires »
Franco Banfi

Tiny Umbrella
, 2018
Tasiilaq, Groenland oriental

L’image met à l’honneur une minuscule hydroméduse benthique dont la cloche mesure moins d’un centimètre. Très peu connue, c’est un organisme gélatineux qui vit dans les eaux profondes ou polaires.

Prix des Lycéens 2023
David Feuerhelm

Baby it’s Cold Out There!
, 2019
Glacier Mýrdalsjökull, Islande

C’est la beauté de l’Islande qui a conquis les lycéens de la principauté. Le glacier Mýrdalsjökull, quatrième plus grande calotte glaciaire du pays, compte de nombreuses grottes éphémères et autant de paysages qui nous apparaissent comme surréalistes.

Une édition 2023 riche en messages environnementaux qui rappelle les propos du président du jury Sergio Pitamitz : « la photographie est un puissant outil pour donner voix à la faune sauvage et à la biodiversité qui sont menacées. Grâce au Prix de Photographie Environnementale, les photographes se voient offrir l’opportunité de diffuser leurs images et, plus que tout, leurs messages de conservation. » Il salue par ailleurs « l’engagement du concours en faveur de la préservation de l’environnement et du monde vivant. »

Pour continuer de faire mieux connaître le Prix de Photographie Environnementale, un nouveau site web a été mis en lignewww.fpa2photoaward.orget une page Instagram fpa2.photoawarda été créée pour valoriser et faire rayonner le Prix et ses talentueux contributeurs.

Des structures plus durables

Cette année, les panneaux des structures tripodes ont été réalisés en GreenBond, grâce au soutien de l’entreprise Peradotto. Le GreenBond est un matériau innovant, constitué d’un panneau aluminium alvéolaire qui a pour but de remplacer à terme le panneau composite. Contrairement au Dibond qui possède des matières plastiques, ce support est composé à 100% d’aluminium et donc entièrement recyclable.

Le Prix de Photographie Environnementale 2023 de la Fondation Prince Albert II de Monaco a bénéficié du soutien de Barclays Private Bank et de l’Université Internationale SEK.

* Composition du Jury:
Sergio Pitamitz, président du jury, photographe animalier et de conservation et photographe pour National Geographic Expeditions,
Javier Aznar, photographe National Geographic spécialisé dans le domaine naturaliste et la protection de la vie sauvage,
Esther Horvath, photographe National Geographic, photographe pour l'Institut Alfred-Wegener pour la recherche polaire et marine, spécialisée dans la recherche climatique dans les régions polaires,
Britta Jaschinski, photojournaliste spécialisée dans les crimes contre la nature,
Alexa Keefe, rédactrice en chef photo du magazine National Geographic,
Alex Mustard, photographe sous-marin et biologiste marin,
Ami Vitale, photographe National Geographic, réalisatrice, écrivaine et conférencière.