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La Fondation Prince Albert II de Monaco s’engage pour la résilience côtière

Monaco

Événements

En collaboration avec le Stimson Center et la Plateforme Océan & Climat, la Fondation Prince Albert II de Monaco, a organisé le 25 mars, durant la Monaco Ocean Week, la conférence ‘Sea & The City: Pathways for Coastal Resilience’, au Yacht Club de Monaco.

 

Les zones côtières sont les premiers témoins du changement climatique. Elévation du niveau des mers, érosion du trait de côte, intensification des phénomènes météorologiques extrêmes et inondations côtières … Les territoires insulaires et côtiers sont souvent les plus touchés par les conséquences des changements de la planète. Plus de 600 millions de personnes, soit 10% de la population mondiale, réside près des côtes et à moins de 10m d’altitude et sont exposés à ces risques.

 

C’est pourquoi la Fondation Prince Albert II de Monaco, en collaboration avec le Stimson Center et la Plateforme Océan & Climat, a souhaité organisé cette conférence. 

 

Durant cet événement, scientifiques et experts ont montré comment les écosystèmes côtiers et marins, lorsqu'ils sont protégés, fournissent des services essentiels et des solutions naturelles pour renforcer la résilience aux impacts du changement climatique et préserver à la fois les économies bleues et le bien-être humain. Par exemple, les mangroves , aujourd’hui soumis à destruction par le développement côtier , sont des « puits de carbone » pouvant fixer un quart des émissions de CO2. Ils représentent également des remparts contre les tempêtes et les inondations côtières.

 

Tous les secteurs de l'économie bleue, comme la pêche, l'aquaculture, le tourisme côtier, le transport maritime, les activités portuaires et la construction navale, devront réduire leurs incidences sur l'environnement et le climat. Cette transition vers une économie bleue durable implique une finance responsable, un système d’assurance qui prend pleinement en compte la vulnérabilité des infrastructures battis et naturelles, des subventions positives en faveur des entreprises qui investissent dans la protection des ressources naturelles et des financements appropriés pour soutenir l’adaptation et la transition énergétique. Depuis sa création en 1991, le Fonds pour l'environnement mondial a ainsi financé plus de 2 000 projets dans 165 pays et joue parfois le rôle d’un fonds de capital- risque, faisant « germer » des idées, des technologies et des initiatives nouvelles.

L’obligation bleue de la République des Seychelles, émise en 2018, offre un bel exemple. Cet archipel qui regroupe 115 îles de granit et de corail réparties sur une zone économique exclusive de 1,4 million de km2, a ainsi lancé la première obligation bleue souveraine au monde. Cet instrument financier novateur a permis de lever 15 millions d’investissements publics et privés destinés notamment à financer l’extension des aires marines protégées, l’amélioration de la gouvernance des ressources halieutiques prioritaires et le développement de l’économie bleue des Seychelles.

 

Les autorités locales jouant un rôle clé pour gérer les menaces auxquelles sont confrontées les populations côtières, la conférence Sea & the City a rassemblé également des élus de villes côtières (Sausalito en Californie, Nice, Biarritz, Matosinhos au Portugal) engagées dans des stratégies de résilience. Chaque ville a choisi ses propres solutions : actions contre l’érosion des côtes, carte interactive des menaces sur les infrastructures, laboratoire pour répondre à la pollution des eaux usées, géoréférencement des zones sensibles, système d’alerte précoce… Les outils d'évaluation des vulnérabilités (basés sur la data et les données scientifiques) sont aujourd’hui essentiels pour gérer le risque climatique. « Nous avons besoin de solutions innovantes pour protéger nos infrastructures économiques et de financements », a déclaré la maire de Biarritz, rappelant l’importance d’échanger les bonnes idées et soulignant le rôle de la “Déclaration Sea’ties”, signée à Brest au One Ocean Summit, mettant en avant la nécessaire adaptation aux impacts du changement climatique. Selon le GIEC, et Hans-Otto Pörtner, co-président du groupe de travail II et présent au Yacht Club de Monaco, cette dernière passera par la justice et l’équité, grâce à « un financement adéquat, au transfert de technologies, à la volonté politique et la concertation. »

Les échanges de la conférence Sea & The City ont vocation à inspirer et mobiliser les gouvernements, les acteurs économiques et la société civile pour améliorer la prise de décision et prendre des mesures collectives pour protéger et renforcer la résilience des écosystèmes côtiers et marins face au changement climatique, au bénéfice des sociétés et des économies du monde entier.