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Une Convention au profit des Parcs du Mercantour et Alpi Marittime

Monaco

Vendredi 19 septembre, en milieu d’après-midi, S.A.S. le Prince Albert II, M. Jean-Louis Borloo, Ministre d’Etat, Ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire de la République française et Mme Stefania Prestigiacomo, Ministre de l’Environnement de la République d’Italie ont présidé la cérémonie de signature d’une convention en faveur du Parc National du Mercantour et du Parco Naturale delle Alpi Marittime.

La convention a été signée au Ministère d’Etat, en présence de S.E.M. le Ministre d’Etat, pour la Principauté, par M. Robert Calcagno, Conseiller de Gouvernement pour l’Equipement, l’Environnement et l’Urbanisme, pour la Fondation Prince Albert II de Monaco par S.E.M. Bernard Fautrier, Vice-Président et Administrateur Délégué de la Fondation, pour le Parc du Mercantour par M. Gaston Franco, Président du Conseil d’Administration et Pierre Commenville, Directeur par intérim, et pour le Parco Naturale delle Alpi Marittime par M. Gian Pietro Pepino, Président et Mme Patrizia Rossi, Directrice.

Les deux parcs, qui sont jumelés depuis 1987, conduisent de nombreuses actions communes : cette convention de partenariat permettra de valoriser quatre projets particulièrement ambitieux pour lesquels l’appui de la Principauté de Monaco et de la Fondation Albert II de Monaco se justifie pleinement au regard des enjeux environnementaux qui y sont associés.

Quatre projets sur 3 ans

Le premier projet de cette Convention concerne la réalisation de l’un des plus ambitieux inventaires systématiques du vivant au monde, puisqu’il prévoit de couvrir l’intégralité des territoires des deux espaces naturels, soit près de 2 450 km². La mise en œuvre de cet inventaire s’appuiera notamment sur l’accueil et l’encadrement d’équipes internationales de scientifiques mais aussi des naturalistes locaux, détenteurs pour certains de connaissances très pointues. Ce projet a trois objectifs principaux : décrire le plus rapidement possible l’exhaustivité de la biodiversité de ces territoires (environ 10 ans au lieu des 100 à 150 ans nécessaires en rythme de croisière) ; se donner les moyens de suivre l’évolution de la biodiversité exceptionnelle du massif dans le temps, notamment dans un contexte de réchauffement climatique ; assurer un soutien aux disciplines scientifiques de description du vivant, en partenariat avec le Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris : relance des vocations, moyens matériels, communication sur ces disciplines pour les faire « sortir de l’ombre ».

Le second projet vise à œuvrer en faveur de l’inscription des deux parcs au Patrimoine Mondial de l’Humanité ; cet espace transfrontalier et exceptionnel est déjà inscrit sur les listes indicatives de l’Unesco, mais son inscription définitive serait un pas supplémentaire pour la reconnaissance de l’exception de ces territoires mais aussi pour leur préservation.

Le troisième projet concerne la réalisation de lieux d’accueil dédiés aux scientifiques et aux visiteurs des parcs, avec l’ambition de tisser des liens entre les deux communautés. Les pistes de travail concernent le développement du tourisme scientifique et l’émergence d’initiatives de « science citoyenne » où les visiteurs et les communautés locales participent aux découvertes scientifiques. Ces « points de rencontre » entre information, science et tourisme respectueux, seront des symboles d’innovation au service du partage des connaissances, du développement et de la préservation de l’environnement, conforment à la Charte Européenne du Tourisme Durable ( Europarc) à laquelle sont affiliés les deux parcs.

Le dernier volet de la convention vise à assurer la promotion de ces trois projets : organisation de manifestations et de colloques de portées nationale et internationale, création de supports d’information et de communication, médiatisation de cette coopération pour susciter l’implication du public en faveur de l’environnement.

Ce partenariat a pour objectifs :

- d’améliorer la connaissance et la compréhension de l’évolution de la biodiversité dans cet espace naturel ;
- d’en promouvoir une gestion exemplaire, notamment en matière de tourisme durable ;
- de favoriser au plan international le partage d’expériences qui en résulte.

Dans les modalités de financement de ce partenariat, la Principauté de Monaco et la Fondation Prince Albert II de Monaco se sont engagées à hauteur de 1 015 000 euros sur 3 ans. Le Parc National du Mercantour et il Parco Naturale Alpi Marittime se sont engagés quant à eux à hauteur de 3 189 000 euros.


Le Parc National du Mercantour et le Parco Naturale Alpi Marittime

Créé en 1979, le Parc National du Mercantour s'étend sur deux départements, 28 communes, 68 500 hectares en zone centrale et 136 500 hectares en zone périphérique. Il partage avec le Parco Naturale Alpi Marittime, des exceptions naturelles et culturelles rares, notamment dues au fait que le massif de l’Argentera-Mercantour, qui leur est commun, se trouve à proximité immédiate de la Méditerranée. Ce massif fut artificiellement coupé en deux par une frontière en 1870 (accentué en 1946 lors du rattachement de la vallée de la Roya à la France). Pour le préserver, les deux espaces naturels sont jumelés depuis 1987 pour valoriser une continuité territoriale qui se joue de toutes les frontières. Leur ambition est de créer, sous peu, la première structure internationale de gestion d’un espace protégé.