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La Fondation Prince Albert II de Monaco dévoile les lauréats de son Prix de Photographie Environnementale 2024

Monaco

Événements

Communiqué de presse

Les lauréats du Prix de Photographie Environnementale 2024 ont été annoncés le mardi 4 juin au soir, à l’occasion de l’inauguration de l’exposition qui aura lieu à Monaco sur la Promenade du Larvotto, en présence du grand gagnant et de plusieurs membres du jury. Les photographies sont visibles du public jusqu’au 30 juillet 2024 puis voyageront à l’international.

Le Prix du Photographe Environnemental 2024 a été décerné au photographe AaronGekoskipour l’image See No Evil également lauréate de la catégorie « Humanité versus Nature ».

Aaron Gekoski
See No Evil

Orangutans-outans exploités par l'industrie du tourisme, Thaïlande, 2023

 

Photojournaliste et réalisateur de renommée internationale, spécialisé dans les conflits homme-animal, Aaron Gekoski parcourt le monde depuis plus de quinze ans pour rendre compte de la relation complexe des hommes avec les animaux sauvages, couvrant des sujets tels que le commerce illégal d'espèces sauvages et d'animaux de compagnie, la déforestation, la conservation marine ou le tourisme animalier.

Au sujet de sa photographie See No Evil, Aaron Gekoski révèle qu’au « Safari World de Bangkok, les orangs-outans sont utilisés dans des spectacles depuis des décennies. Chaque jour, ils sont contraints de se produire devant un public qui paie pour les voir. Après les spectacles, ils attendent, stoïques, que les touristes se prennent en photo avec eux. Sous des abords clinquants, se dissimule un monde sombre d'activités illégales et de maltraitance des animaux. Les orangs-outans utilisés dans les spectacles sont souvent volés à l'état sauvage, passés illégalement en contrebande à travers les frontières, puis dressés selon des méthodes cruelles. Si les humains étaient traités de la sorte, nous parlerions de torture.Pendant près de cinq ans, j'ai travaillé sur un documentaire intitulé Eyes of the Orangutan, le premier film d’enquête consacré au monde du tourisme animalier impliquant des orangs-outans. L'objectif est de faire réfléchir les gens à deux fois avant de visiter des endroits comme Safari World. Car si nous pouvons traiter l'un de nos plus proches parents vivants de cette manière, quel espoir y a-t-il pour les autres espèces ? »

Partageant 97 % de notre ADN, les orangs-outans font partie des animaux les plus appréciés des zoos du monde entier. Au Safari World, à Bangkok, en Thaïlande, ils participent chaque jour à des spectacles où ils dansent en bikini, font du vélo et se battent les uns contre les autres, ils sont aussi utilisés pour des séances de photos. Des activités qu’ils pratiquent pendant des heures, bien qu’ils soient naturellement des animaux timides et solitaires.

En 2004, plus de cent orangs-outans ont été confisqués à Safari World après que des tests ADN ont prouvé qu’ils avaient été importés illégalement d’Indonésie. Pourtant, quelques années plus tard, les spectacles ont recommencé. À des fins d’attraction touristique, les jeunes orangs outans sont capturés à l’état sauvage et leurs mères sont tuées. Ils sont dressés à l’aide de méthodes cruelles, entre violences physiques et privations de nourriture. Lorsqu’ils deviennent trop vieux, ils sont enfermés dans des cages pour le reste de leur vie.


Cette photo de Ning Nong, une femelle de 24 ans, a été prise dans le cadre d’une mission pour l’ONG américaine Lady Freethinker. Depuis plus de cinq ans, j’étudie l’exploitation des orangs-outans dans l’industrie du tourisme et je voyage dans le monde entier pour documenter le sort de ces animaux en captivité.

 

En qualité de président du jury, Alex Mustard, photographe sous-marin et biologiste marin, témoigne du pouvoir de la photographie environnementale et du rôle du concours lancé par la Fondation Prince Albert II de Monaco en 2021 : « La photographie, à la fois puissante et accessible, fait irruption dans nos vies par le biais de livres, de magazines, de tirages ou sur nos écrans. Lorsqu'il s'agit du monde naturel, nous savons que les gens sont plus enclins à protéger ce qu'ils connaissent et aiment. C'est pourquoi nous, photographes, avons un rôle essentiel à jouer en informant le public, en lui apportant de nouvelles connaissances et en partageant avec lui nos émotions et nos expériences uniques. Une photographie environnementale réussie peut à la fois faire office d’œuvre d'art et de slogan militant. En un seul coup d'œil, les meilleures images peuvent toucher la raison et le cœur et faire une différence significative pour notre planète. » Et d’ajouter : « C’est pourquoi nous sommes certains que les photos de la sélection 2024 sauront toucher les spectateurs : elles mettent en lumière la diversité et la beauté des endroits sauvages de notre planète, et surtout, elles témoignent non seulement des désastres que l’homme crée dans la nature mais aussi de l’espoir porté par les nombreuses actions positives menées dans le monde entier ».

Au sujet de la photographie environnementale de l’année, Alex Mustard déclare : « Elle capture l'une des espèces animales les plus intelligentes au monde dans une composition graphique dont la charge émotionnelle confère à l’obsession. Cette photo restera longtemps dans l'esprit de tous ceux qui la verront ».

Désigné grand gagnant du concours à l’unanimité par les membres du jury, ainsi que lauréat des catégories « Humanité versus Nature » et « Acteurs du changement, porteurs d’espoir », Aaron Gekoski reçoit une bourse totale de 6.000€ et remporte un séjour en Équateur à la base de recherche de l’Université Internationale SEK dans la forêt amazonienne.

« La photographie de conservation joue un rôle crucial dans la résolution des problèmes les plus urgents de notre époque. À mesure que notre compréhension du bien-être des animaux évolue, l'objectif est de faire en sorte que les spectacles de boxe d'orang-outan, les promenades à dos d'éléphant et les spectacles de dauphins soient relégués au passé. Des images comme See No Evil n'auront alors plus besoin d'être prises », déclare Aaron Gekoski, ajoutant que « le Prix de Photographie Environnementale de la Fondation Prince Albert II de Monaco ne met pas seulement en lumière notre relation brisée avec la nature, mais promeut l’espoir à travers des histoires comme celle de mon autre photographie récompensée, Substitute Rhinos, qui présente le travail de l'initiative communautaire de conservation des rhinocéros d'Imvelo au Zimbabwe préparant la réintroduction des rhinocéros dans le parc national de Hwange ».

La sélection de l’édition 2024 du Prix de Photographie Environnementale comporte 36 photographies dont 7 images récompensées (les 5 lauréats de catégorie – « Humanité versus Nature », « Acteurs du changement, porteurs d’espoir », « Mondes marins », « Au cœur de la forêt », « Merveilles polaires » –, le Prix du Public et le Prix des Lycéens) et 10 runners-up (2 par catégorie).

Ces images ont été sélectionnées à travers plus de 11 000 images de 2 600 photographes du monde entier, professionnels et amateurs, par un jury réunissant des photographes renommés et des personnalités engagées en faveur de la conservation :

  • Alex Mustard, président du jury 2024, photographe sous-marin et biologiste marin,
    Javier Aznar, photographe National Geographic spécialisé dans le domaine naturaliste et la protection de la vie sauvage,
    Jasper Doest, photographe spécialisé dans les questions de conservation et la faune sauvage,
    Esther Horvath
    , photographe National Geographic, photographe pour l'Institut Alfred-Wegener pour la recherche polaire et marine, spécialisée dans la recherche climatique dans les régions polaires,
    Britta Jaschinski
    , photojournaliste spécialisée dans les crimes contre la nature,
    Alexa Keefe
    , rédactrice photo adjointe pour le magazine National Geographic,
    Steve Winter
    , photojournaliste spécialisé dans les grands félins et réalisateur de documentaires.

Pour cette édition 2024, la Fondation Prince Albert II de Monaco a également collaboré avec Sergio Pitamitz, photographe animalier et de conservation et photographe pour National Geographic Expeditions. En qualité de président du concours, il a supervisé les différentes phases de la compétition, garantissant le respect des valeurs portées par la Fondation et des exigences éthiques en matière de photographie environnementale.

 

Dans sa quatrième année d’existence, le Prix de Photographie Environnementale de la Fondation entend s’inscrire comme un rendez-vous de référence pour les photographes animaliers et de conservation œuvrant en faveur de la protection de la planète. Évènement phare parmi les actions de sensibilisation de la Fondation, le Prix permet de faire rayonner les voix de celles et ceux qui parcourent le monde pour témoigner des différentes réalités qui le composent. Qu’il s’agisse de dénoncer les actions humaines contribuant à la destruction de notre environnement ou de faire connaître les multiples projets de conservation existants, il est toujours question de protéger la nature à laquelle nous appartenons et ses écosystèmes complexes indispensables à la bonne santé planétaire.

L’exposition photographique itinérante ainsi que la publication l’accompagnant favorisent le rayonnement de récits à impact et véhiculent de puissants messages environnementaux par le biais des émotions procurées par les photographies. Une mission également portée dans le cadre de l’initiative « Green Shift » de la Fondation consacrée aux nouveaux imaginaires écologiques.

Olivier Wenden, vice-président et CEO de la Fondation Prince Albert II de Monaco rappelle combien « il est essentiel d’apporter des connaissances au public pour que la prise de conscience environnementale se transforme en action dans notre quotidien. Alors que les communications scientifiques ne parviennent pas toujours à susciter le changement attendu, l’art et la culture ont un rôle majeur à jouer en proposant d’autres modèles d’engagement en faveur d’un futur durable et désirable ».

Le Prix de Photographie Environnementale 2024 de la Fondation Prince Albert II de Monaco a bénéficié du soutien de Barclays Private Bank et de l’Université Internationale SEK ainsi que de la Délégation Permanente de la Principauté de Monaco auprès de l’UNESCO dans le cadre de la célébration des 75 ans de l’adhésion de la Principauté de Monaco à l’UNESCO (1949-2024).

 

À noter : le concours pour l’édition 2025 sera ouvert sur le site du Prix de Photographie Environnementale du 3 septembre au 3 novembre 2024.



Lauréat de catégorie « Humanité versus Nature » et photographie environnementale de l’année

IMAGE 1
Aaron Gekoski

See No Evil

Orangutans-outans exploités par l'industrie du tourisme, Thaïlande, 2023

 

Runner-up catégorie « Humanité versus Nature »

IMAGE 2
Alvaro Herrero Lopez-Bletran

Hopeless

Baleine à bosse blessée, Mexique, 2022 

 

Runner-up catégorie « Humanité versus Nature »

IMAGE 3
Fernando Constantino Martínez Belmar

Face to Face

Jaguar essayant d’attaquer un cochon, Mexique, 2021

 

Lauréat de catégorie « Acteurs du changement, porteurs d’espoir »

IMAGE 4
Aaron Gekoski

Substitute Rhinos
 
Exercices de l’unité de protection des
 « Cobras », Zimbabwe, 2022

 

Runner-up catégorie « Acteurs du changement, porteurs d’espoir »

IMAGE 5
Marcus Westberg

Seeds of Hope

Deux chefs de la communauté Kassangor lors d'une opération de marquage, Sud-Soudan, 2023

 

Lauréat de catégorie « Mondes marins »

IMAGE 6
Magnus Lundgren

Inner Space Hitchhiker

Argonaute-voilier à bord d'une méduse, Philippines, 2019

 

Runner-up catégorie « Mondes marins »

IMAGE 7
Andrew Pollard

Gentoo Flying High

Manchots papous, archipel des Malouines, territoire britannique d'outre-mer, 2021

 

Runner-up catégorie « Mondes marins »

IMAGE 8
Nataya Chonecadeedumrongkul

Barrel Sponge Symphony Orchestra

Crevettes danseuse dans une éponge baril, Thaïlande, 2022

 

Lauréat de catégorie « Au cœur de la forêt »

IMAGE 9
Jaime Rojo

Explosion of Monarchs

Papillons monarques dans les forêts de sapins, Mexique, 2022

 

Runner-up catégorie « Au cœur de la forêt »

IMAGE 10
Soumya Ranjan Bhattacharyya

Galaxies at my feet

Cicadelle jaune sur un champignon, Inde, 2022

 

Runner-up catégorie « Au cœur de la forêt »

IMAGE 11
Vladimir Cech Jr.

Sumatran serow

Saro de Sumatra, Indonésie, 2021


Lauréat de catégorie « Merveilles polaires »

IMAGE 12
Daniel Valverde Fernández

Shaking off the snow

Ours polaire dans le blizzard, Canada, 2022


Runner-up catégorie « Merveilles polaires »

IMAGE 13
Florian Ledoux

On the thin ice

Ours polaire sur la banquise, Norvège, 2021

 

Runner-up catégorie « Merveilles polaires »

IMAGE 14
Ivan Pedretti

Rainbow glacier

Lagon glaciaire de Fjallsárlón, Islande, 2020

 

Prix du Public 2024 et runner-up « Acteurs du changement, porteurs d’espoir »

IMAGE 15
Fernando Faciole

Rainy Release

Lâcher d’un fourmilier géant, Brésil, 2023

Release of a giant anteater, Brazil, 2023

Prix des Lycéens 2024

IMAGE 16
Thomas Vijayan

Parenting Goals

Famille de manchots empereurs, Antarctique, 2022

Family of emperor penguins, Antarctica, 2022


Plus d’infos sur le Prix de Photographie Environnementale :

Site web : www.fpa2photoaward.org

Instagram : fpa2.photoaward