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Orion et Guy, deux gypaétons prennent leur envol dans le Mercantour !

Monaco

Après plus de 20 ans d’efforts collectifs, le Parc national du Mercantour et la Fondation Albert II de Monaco sont très heureux de vous annoncer la naissance de deux jeunes gypaètes dans la vallée de la Tinée. Guy et Orion, aux noms emplis de sens, viennent tout juste de prendre leur envol. Récit d’une aventure extraordinaire !

Deux gypaétons aux noms évocateurs

Le 20 juillet 2018, plus de 4 mois après son éclosion, Orion s’est envolé ! Ce gypaéton, toujours nourri et protégé par ses parents, est encore à ses premiers essais de vol ! Son nom, évoquant la célèbre constellation,  a été choisi par le grand public suite à un sondage sur le facebook du Parc.

3 jours avant, un autre gypaéton né d’un autre couple de la Tinée s’était déjà envolé. Son nom :  Guy, en hommage  à un naturaliste passionné hors pair qui nous a quitté brutalement samedi 16 septembre 2017 lors des rencontres annuelles des membres du réseau gypaète.

Des naissances fruits d’un travail de longue haleine

Ces deux naissances sont un événement rare d’un point de vue naturaliste. Elles sont le fruit d'un très long travail de réintroduction démarré dans les Alpes en 1986 puis en 1993 pour le Parc national du Mercantour avec un fort soutien de la Fondation Albert II de Monaco. Après plus de 20 ans d'effort, le Parc national et ses partenaires sont donc très heureux de ce résultat.

En 2007 et 2008 deux gypaètes avaient été lâchés dans le Mercantour en partenariat avec la Fondation Prince Albert II de Monaco : Rocca et Girasol. Ces deux gypaètes forment aujourd’hui un couple qui a donné naissance à quatre gypaétons : Aunos en 2015, Tinée en 2016, Auron en 2017 et enfin Orion en 2018 !

Guy, quant à lui, est issue d’un autre couple installé du côté de Col de la Bonette dont la maman a été lâchée dans le Vercors en 2012 et dont le père n’a pas encore été identifié.

Les gardes-moniteurs du Parc national du Mercantour continuent  à surveiller et suivre l’éducation des jeunes par les parents respectifs, qui consistent à leur apprendre à mieux voler et à perfectionner leur technique de cassage d’os, en choisissant les pierriers les mieux adaptés. En effet, le gypaète barbu est un vautour, qui se nourrit presque exclusivement d’os, il ne tue donc pas de proies.

Vers la fin de l’année, les deux jeunes s’émanciperont en étant chassés par les parents de leurs territoires, car ces derniers commenceront une nouvelle saison de reproduction.

Débutera alors pour les juvéniles une vie erratique qui les mènera au bout d’environ 5 ans à un territoire, où ils pourront se reproduire à leur tour vers l’âge de 7 ans.

Il est important aussi de souligner que deux autres couples de gypaètes des Alpes du Sud, localisés dans la vallée de l’Ubaye, ont par contre raté leur reproduction durant la couvaison. Même si les causes exactes sont inconnues, on suppose un échec lié aux fortes chutes de neige l’hiver dernier pour le plus ancien des couples, et un problème de fertilité pour le second. Globalement, le Sud des Alpes enregistre donc en 2018 un succès reproducteur de 50 % pour ces quatre couples de gypaètes présents en nature. Cela montre que cette espèce menacée a encore besoin de notre protection et de notre bienveillance pour retrouver sa place.

Souhaitons longue vie à Guy et Orion !

La conservation du gypaète barbu : un challenge international

Le gypaète barbu, rapace nécrophage, a disparu des Alpes au début du 20eme siècle. Sa conservation passe par une réduction des risques de mortalité ; c'est l'objectif du programme européen LIFE Gyphelp auquel le Parc national du Mercantour participe. L'équipement des câbles et lignes électriques avec des balises de visualisation est un exemple d'action de ce programme. Préserver la tranquillité du gypaète est aussi une condition essentielle de la réussite de ce programme.